Dégustations de vins élevés en Clayver, Alessandro Torcoli sur son site Civiltà del Bere (civilisation du boire), les 4 et 5 juillet 2016.
http://www.civiltadelbere.com/abbiamo-saggiato-clayver-cla…/
Traduction : Clayver dans le verre : 7 vins à la comparaison
Mais comment sont les vins vinifiés et/ou élevés en Clayver ? Nous en avons goûté sept. Voilà nos impressions, avec quelques considérations finales.
1. Tenuta Ripa Alta – Il mio Fiano 2015
7 mois en Clayver. Couleur doré clair et brillant. Aromatique intense, avec des notes de groseilles à maquereau et de fruits tropicaux. Au palais il est ample, doux, de bonne longueur et avec une acidité moyenne.
2. Château de Pibarnon – Rosé Nuances 2014
Cépage Mourvèdre, 12 mois en Clayver. Sa robe est de couleur rose pelure d’oignon. Le nez est plutôt évolué, avec des touches d’écorces d’agrumes, de champignon. Un bon équilibre en bouche, légèrement tannique pour un rosé, bonne finale aromatique.
3. Candialle – Mimas 2014
Cépage Sangiovese, 12 mois en Clayver. Après une aération nécessaire, il se dévoile dans toute la typicité du Sangiovese, avec des arômes de terre, légèrement ferreux, combiné à la prune et aux fruits rouges. Au palais aussi il se déclare variétal, avec une acidité bien typique. Un peu maigre, et nerveux sur la fin.
4. Casaltrinità – Dolium 2013
Cépage Nero di Troia, 12 mois en Clayver et 6 mois de béton. Très mur avec des arômes de fruits cuits, de raisin passerillé, de pot-pourri. Bouche flatteuse, douce, chaude, et chocolatée sur la fin.
5. Villa Raiano – Irpinia Campi Taurasini 2012
Cépage Aglianico, 12 mois de Clayver et 12 mois de cuve inox. Le cépage se reconnaît avec des épices et des fruits, comme par exemple prune et mûre. Au palais on apprécie une bonne polymérisation (des tanins) qui fait penser à l’Aglianico avec de l’astringence maîtrisée. La finale est poivrée et savoureuse.
6 e 7 Antoine Touton & Fredi Torres – Monsant DO 2014
Elevé en barrique : cerise, confiture de fruits rouges typiques du style et du climat ibériques, couleur plus pâle. La structure est consistante, avec des tanins doux et une faible acidité. Au final chaleureux et moelleux.
Elevé en Clayver : plus fermé mais plus précis que la version précédente “barrique”. Notes intéressantes de noix, qu’ils se révèlent toujours d’un panier abondant de fruits noirs. Aussi le style espagnol typique de la confiture semble moins présent. La bouche est composée d’un tanin, non sans raison, davantage serré et de plus de fraîcheur.
Conclusion. Clayver fait la différence ?
Le passage le plus intéressant de la dégustation a certainement été la comparaison entre le vin espagnol élevé en barrique et le même élevé en Clayver. Les premières dégustations sont en effet un peu difficiles pour bien comprendre la nouveauté stylistique et les bénéfices du récipient.
Difficulté aggravée par un autre problème, probablement inhérent aux verres qui rendaient les vins difficiles juger, à cause d’une odeur terreuse intense. Après quelques minutes les vins cependant se sont réapproprié leur propre identité heureusement.
Le jugement sur les vins dégustés.
Intéressant le Sangiovese cuvée Mimas, qui cependant ne trouve pas ici d’équilibre idéal, trop de maigreur et d’acidité, mais ceci peut être imputé à l’effet millésime.
L’Aglianico a un résultat bien structuré, avec 24 mois d’élevage entre inox et Clayver. Nous sommes devant un millésime 2012, variétal et intéressant, complexe, libre des notes de bois qui parfois caractérisent ces vins par tradition (et par la nécessité dictée par la puissance du cépage).
Pour celui qui déguste à l’aveugle :
Note pour les collègues étudiants de Masters of Wine: ne vous attendez pas à reconnaître Clayver quand vous décrivez les caractéristiques de la méthode de production, le seul indice pourrait être: plus que l’inox, moins que le bois, mais semblable au béton. Vraiment peu pour parvenir à une conclusion.